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numérique |
Les photos de ce site ont toutes été prises par un boîtier Canon EOS D30. Ce boîtier numérique fonctionne précisément comme un boîtier argentique sauf que c'est un senseur CMOS qui capture les images avant de les stocker en mémoire. Après avoir shooté plus de 30000 images depuis que j'ai pu me procurer l'appareil début novembre 2000, je suis convaincu que le numérique change tout. Il y a bien sûr des différences techniques, mais ce sont deux autres aspects qui apportent le plus... En fait, c'est peut-être simplement un Polaroid gratuit.
La qualité est aussi bonne ou supérieure à celle d'un film 35mm. Voir l'analyse de Michael Reichmann pour une bonne analyse. Mon expérience est que les limites des objectifs ou du photographe sont bien plus perceptibles que celles du capteur. De plus, des outils comme Genuine Fractals permettent un accroissement de résolution presque magique et qui permet des impressions de très grande taille à partir d'une image de 3.5 millions de pixels.
Deux nouveaux réglages sur le boîtier permettent ce qui n'était auparavant possible qu'en changeant de film : la balance des blancs et la sensibilité. Au lieu de passer d'un film de lumière du jour à un film pour lampe au tungstène, au lieu d'avoir à utiliser des gels roses pour les scènes éclairées au néon, l'utilisateur n'a qu'à choisir le bon réglage. Pour la sensibilité, à la différence du film le compromis n'est qu'un accroissement du bruit, le grain ne change pas.
A la différence de l'argentique, le feedback en numérique est instantané et précis. L'écran au dos du boîtier donne un feedback sur la composition et montre aussi un histogramme de l'exposition. On peut ainsi corriger immédiatement l'exposition et par la même apprendre à reconnaître les situations difficiles ou l'amplitude entre les zones claires et sombres est trop grande. Tout devient en fait plus simple, la photo au flash, les expositions complexes,... De plus, l'expérimentation ne coûte rien, car il n'y a pas de film et en outre, la pollution chimique est évitée. En raccourcissant le cycle entre prise de vue et feedback, tout en permettant un nombre illimité d'images, il devient facile de converger vers de meilleures images et de développer ainsi son intuition et ses capacités.
À cause de tous ces éléments, la photographie numérique est un outil fantastique pour apprendre la photo.
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Le plus grand apport de la photographie numérique n'est probablement pas technologique. Après avoir passé des journées dans les rues à enclencher des discussions avec mon appareil photo, à jouer avec des enfants et souvent bien vite ensuite avec leurs familles étendues voire tout le voisinage, je peux attester du fait que la photographie numérique est l'un des meilleurs sujets de conversation, même quand il n'y a pas de langue commune... L'élément social de la photographie numérique est probablement assez proche de celui apporté par la technologie Polaroid. Toutefois, parce qu'un grand volume d'images peut être pris, l'appareil photo devient un jouet à partager en même temps qu'il enregistre des images. |
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La plupart des personnes qui acceptent d'être photographiées prennent le plus souvent une pause sérieuse, empreinte d'une certaine timidité. Ce n'est qu'après que la première image soit montrée que les gens s'ouvrent, commencent à rire et à s'amuser. C'est à ce moment que le jeu démarre. Cette atmosphère encourage d'autres personnes à participer à ce qu'Antoine de Kermel nomme très justement dans son éminent récit de voyage "l'émeute". Certains tiennent le réflecteur, d'autres racolent, d'autres suggèrent des modèles ou des scènes, beaucoup se divertissent et veulent simplement regarder. En Birmanie et en Inde, je n'ai trimballé qu'un objectif de 50mm et un zoom de 17-35mm qui sont, même avec un D30 (multiplicateur de 1.6) des focales courtes. Je pouvais toujours m'approcher suffisamment pour capturer les portraits qui m'intéressaient. |
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